Le 3 octobre 1914

L’avance allemande semble être arrêtée mais Paris n’est toujours pas complètement repeuplée.

Albert  Albert Prieur écrit à Jacques son fils

 

Samedi 3 octobre 1914

76 Bd Malesherbes

 

 

Mon cher Jacques

Je reçois ce soir en rentrant de dîner chez les Baranger ta lettre du 1er. Prends le train qui te semblera le plus commode. Il me semble que c’est celui du matin qui remplit le mieux cette condition, car il est relativement rapide et tu n’auras pas de nuit à passer en chemin de fer. Mais fais en sorte d’être ici samedi 10. Comme je l’ai écrit hier à ta mère, grand’mère Prieur est toujours à Granville et pour le moment ne parle pas de revenir. Si tu peux t’arranger pour la voir cela lui fera bien plaisir.

Aujourd’hui j’ai été tenu à l’usine toute la journée : il est arrivé une avarie à l’embrayage de la transmission de sorte que nous n’avons pas pu fabriquer. Je pense pouvoir faire un arrangement de fortune en attendant que la réparation pût être faite.

Tu diras à ta grand’mère que j’ai eu ce matin la visite de  Gebel qui va bien et me dit qu’il avait été occupé encore tous ces temps derniers à recenser pour la mairie, mais que cela tirait à sa fin et qu’il pensait pouvoir s’occuper de la place de Paris la semaine qui vient.

J’ai vu après déjeuner les Appert dont les parents sont rentrés à Paris mardi dernier. La femme et les enfants de Léopold sont toujours en Normandie; il va les voir presque tous les dimanches.

Les Baranger vont bien et ont de bonnes nouvelles de Saint-Enogat. Cependant monsieur Picart s’ennuie ; il a fabriqué 20 tables pour les soldats malades et on lui a dit que c’était suffisant. Aussi ne sait-il plus à quoi s’occuper.

Dis à ta mère qu’on me présente une note du gaz de 57.15. Je pense que cela concerne notre consommation d’avant notre départ à Poissy, car ce n’est pas ma petite popote de thé et de camomille qui a pu se monter ainsi. Cela mettrait chère la tasse.

Demain je vais aller faire mon tour dominical à Poissy, j’ai voulu emmener les Baranger avec moi, ils n’ont pas voulu.

Je t’embrasse bien fort, mon petit Jacques, et te charge d’embrasser pour moi ta mère et tes frères et sœurs.

A samedi.

Ton papa qui t’aime bien

A Prieur

Lettre du 3 Octobre 1914

Dans la lettre, il est question des Baranger, des Appert, de Monsieur Picard et de Gebel. Je n’ai aucune information sur ces gens là, sûrement des amis de la famille.

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