Le 6 octobre 1918

Jacques en macédoine

Le 6 octobre 1918
(N°80 reçue 22-10-18)


Mon cher papa
Impossible de faire partir une lettre. J’en ai une du 30 que je traîne dans ma poche. Je vais la mettre avec celle-ci pour la faire partir.
Nous avons marché six jours de suite et sommes en alerte à côté du lac Ohrida dans la région où j’étais l’année dernière à pareille époque. Les Autrichiens sont partis et nous sommes réserve des troupes qui leur courent après. Jusqu’où allons-nous aller encore? Loin je pense. Aussi ne t’étonne pas si je ne t’écris pas ou si les lettres mettent du temps.
Je suis légèrement fatigué mais un jour de repos et on pourra repartir frais et dispos. Pas de courrier, du tabac très rare, un très mauvais temps, la saison des pluies recommence.
Nous avons le contrôle des chemins de fer bulgares, on nous a annoncé aussi la prise d’Armentières et nous sommes dans les faubourgs de Cambrai tout va donc bien, j’espère que la guerre finira bientôt surtout s’il est exact que la Turquie a envoyé des parlementaires.
Au revoir mon cher papa je t’embrasse ainsi que toute la famille. Ton fils qui t’aime bien
J. Prieur
PS : Voltz est en bonne santé et me charge de toutes ses amitiés.
Si tu n’as pas recommencé à m’envoyer des rôtis, on peut le faire ainsi que du chocolat et du beurre, si vous en trouvez du tabac que Jean se débrouille.

Prochaine entrée le 12 octobre

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