Le 24 juin 1917

jacques-sourir-colorie Jacques à Villers les Pots

Le 24 juin 1917

Mon cher papa

Comme je vous l’ai écrit l’autre jour, nous avons quitté Roanne vendredi matin à 7h18 pour arriver à Auxonne à 22h30 et nous avons changé 4 fois de train et c’est seulement à Chagny que nous avons eu 4h d’arrêt, ce qui nous a permis de voir la ville qui est gentillette et bien calme.

Nous avons couché à la caserne d’Auxonne et le lendemain nous sommes partis à 6h30 pour Villers-les-Pots où nous sommes cantonnés. C’est un petit village bien campagnard dans lequel on fabrique des briques réfractaires. Il y a quelques Boches qui y travaillent. Nous sommes 8 dans notre cantonnement et on n’y est pas trop mal.

Le seul travail est d’être à l’appel le matin à 6h et à midi le reste du temps nous sommes complètement libres.

Attendez-vous à me voir arriver en permission de détente d’ici peu de jours.

Au revoir mon cher papa. Je t’embrasse bien ainsi que Maman, Jean et les sœurs. Ton fils qui t’aime bien.

J. Prieur

  • 10e Inf
  • 1er compagnie DA
  • Villiers-les-Pots Côte-d’Or

Lettre du 24 juin 1917,  Jacques à son père

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21 juin 1917

jacques-sourir-colorie Jacques, à Bourg-Lastic

Le 21 juin 1917

Mon cher papa

Je pars demain matin pour Auxonne ou plus exactement pour Villiers-les-Pots ou Athée. Nous avons touché une collection de treillis et une d’instruction ainsi que des effets chauds.

Si bien que nous sommes très chargés ! Heureusement que le chemin de fer sera là.

Au revoir mon cher papa. Je t’embrasse bien ainsi que Maman, Jean et les sœurs. Ton fils qui t’aime bien.

J. Prieur

Lettre du 21 juin 1917,  Jacques à son père

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Le 8 juin 1917

Elisabeth Elisabeth, une sœur de Jacques

76 Bard Malesherbes

Paris, le 8 juin 1917

 

Mon cher Jacques

Nous venons de recevoir ta lettre et je t’écris à Roanne bien que ne connaissant pas ta compagnie et espérant que cela t’arrivera tout de même.

Nous espérons bien comme toi que tu pourras venir en permission avant de partir.

Pour ce qui est des grèves, tout est fini, et Paris est aussi calme qu’à l’ordinaire ; d’ailleurs je me suis toujours promenée comme d’habitude et je n’ai même jamais rencontré les midinettes, Marie-Louise les a aperçues une fois.

Maintenant, pour tous les bruits qui courent « {mutineries de 1917} », tu fais bien de ne pas y croire, ce sont des histoires comme toujours.

Nous avons vu Raymond, Papa a vu Mr Préquier, Pierre L. est venu et tout est comme d’habitude ; seulement il y a des langues qui ont toujours besoin de marcher, tu le sais aussi bien que moi.

Nous avons dîner hier à Neuilly où il y a eu un petit orage, tonnerre, éclair et un peu de pluie qui a rafraîchi l’air, ce qui a fait du bien car il faisait étouffant.

Je ne sais pas si vous avez la même température qu’ici, mais il fait vraiment chaud.

Je pense que tu auras reçu ton petit colis avant de partir de Bourg-Lastic.

J’ai été voir Robert mardi, il était dans le jardin et va très bien.

Nous avons eu hier des nouvelles de mon oncle et tante Lhuillier, ils ne sont revenus à Paris que samedi et sans avoir trouvé aucune maison !

Je te quitte, mon cher Jacques, en t’embrassant de tout cœur, pour moi et pour tous.

Elisabeth

Lettre du 8 juin 1917, Elisabeth à Jacques

Dans la lettre il est question de:

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Le 7 juin 1917

jacques-sourir-colorie Jacques à Bourg-Lastic

Le 7 juin 1917

Mon cher papa

Nous devons partir vraisemblablement samedi pour Roanne, pour y être habillés mais nous ne connaissons pas la date du départ, ni le régiment où nous irons. J’espère toutefois aller faire un tour à Paris avant de partir.

Je vous ai écrit samedi étant au travail et j’ai remis la lettre à un permissionnaire qui a trouvé le moyen de rater son train et c’est sans doute pour cela que vous ne l’avez pas reçue.

Dimanche j’ai été me promener jusqu’à Bourg-Lastic qui ne se trouve à une douzaine de kilomètres du camp.

Lundi nous avons défriché le terrain des grenades et les autres jours un peu d’exercice. Ce matin nous faisons une corvée de bois.

D’après les journaux, les grèves sont à peu près terminées à Paris mais les bruits les plus pessimistes courent sur les troupes du front. Je crois pour ma part qu’ils sont presque tous faux, n’empêche que l’on en a fermement assez, aussi en verrait-on la fin avec grand plaisir.

Au revoir mon cher papa. Je t’embrasse bien ainsi que Maman, Jean et les sœurs. Ton fils qui t’aime bien.

J. Prieur

J’ai reçu ta lettre et le colis de chocolat de grand-mère Leroy.

Lettre du 7 juin 1917, Jacques à son père

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Le 5 juin 1917

Marie-louise Marie-Louise, une sœur de Jacques

76 Bd Malesherbes

Mardi 5 juin 1917

 

Mon cher Jacques

Je ne sais si quelqu’un t’a remercié de ta dernière lettre que nous avons reçue hier.

Ce n’est pas de chance que tu n’aies pas pu venir en permission, mais tu es plus à plaindre que nous, aussi faut-il bien espérer que tu viendras un de ces dimanches.

Serait-ce dimanche prochain ? Si tu peux nous prévenir, fais-le pour que nous puissions prévenir grand’mère Prieur. Je pense que tu nous écriras dans le courant de cette semaine et que tu nous diras si tu penses pouvoir venir ou ne pas venir.

Dimanche, tante Girbe est venue, elle était très gaie, elle a refusé énergiquement de goûter sous prétexte que cela pourrait lui déranger l’estomac.

J’ai reçu un mot de Geneviève, elle a de bonnes nouvelles de Charles. Jacques et Roger sont un peu patraques.

Je voulais toujours te dire qu’il y a eu 9 photos sur 12 de réussies dans le Vérascope.

Nous n’avons pas revu Pierre Lhuillier, il a dû rejoindre son escadrille.

Nous n’avons pas d’autres nouvelles de tante Marthe, nous ne savons si elle a trouvé enfin un gîte plus près de Paris.

Robert va de mieux en mieux ; de temps en temps on le descend au jardin.

A bientôt de tes nouvelles.

Bons baisers de tous

Marie-Louise

J’oubliais de te dire qu’hier nous t’avons envoyé des chocolats de la part de grand-mère Leroy qui nous avait demandé de te les acheter croyant que tu serais là dimanche dernier. Nous de les expédions afin qu’ils ne s’abîment pas à t’attendre à la maison. Aujourd’hui maman d’envoie un colis.

Lettre du 5 juin 1917, Marie-Louise à Jacques

Dans la lettre il est question de:

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Le 3 juin 1917

Albert Albert, Le papa de Jacques

3 juin 1917

Paris, 76 Bd Malesherbes

Dimanche

 

Mon cher Jacques

Voici encore un dimanche pendant lequel nous t’avons espéré et que tu n’es pas venu. N’ayant eu ce matin ni lettre ni télégramme nous pensons que ta venue se trouve encore retardée. Ta lettre de dimanche dernier nous avait pourtant bien fait croire que tu viendrais.

Hier soir nous avions bien cru que tu arrivais. Nous venions de nous mettre à table, il était environ 8 heures moins cinq, nous finissions de manger la soupe lorsque retentit un coup de sonnette. Qui cela pouvait-il être ? Toi sans aucun doute, d’autant plus qu’il y a un train de Montluçon qui arrive à 7h25 du soir aussi. On se précipite, c’était Pierre Lhuillier qui arrivait du Plessis-Belleville où il se trouve en ce moment pour quelques jours. Il prit part au dîner et nous l’avions réinvité pour ce matin pour qu’il te voie au cas où tu serais venu. Malheureusement la conjoncture ne s’est pas produite.

Il va bien et est très bronzé ; il est allé 2 ou 3 fois à ‘ ??’ prendre part à des exercices de liaison avec l’infanterie et un jour qu’il avait eu une panne sur le terrain de manœuvre il a entendu siffler auprès de lui des petits obus de 37. Cela n’a pas eu de suites fâcheuses.

Nous jouissons d’un temps magnifique ; je souhaite qu’il en soit de même pour toi.

Les grèves des midinettes et autres dont tu as probablement entendu parler semblent à peu près terminées. Cela a été une véritable épidémie ! mais heureusement sans désordres graves. Toutes les corporations féminines y ont goûté plus ou <moins> et j’ai bien craint jeudi et vendredi qu’il n’y ait un mouvement à l’usine. Cela s’est calmé. Est-ce bien terminé ? Je te le dirai la semaine prochaine.

Tes sœurs t’ont envoyé ta quinzaine jeudi. L’as-tu bien reçue ? Je suis passé mercredi chez monsieur Halingre. Templier n’a encore reçu aucune nouvelle du régiment, pas même de réponses aux lettres qu’il avait écrites au lieutenant commandant la Cie de Paul et à son sergent-major. On se demande si ceux-ci n’auraient pas été blessés puisqu’ils ne répondent pas. Comme il semble que tu as quelques autres camarades qui sont encore au 321e écris-leur donc pour avoir quelques renseignements sur ce qui est arrivé à Paul ; je ferai part des réponses à Templier que je n’ai pas encore revu, mais qui certainement est très désireux d’avoir quelques précisions sur son fils.

Lundi dernier j’ai aperçu les musiciens des Gardes Anglaises revenant du concert qu’ils avaient donné aux Tuileries. On les ramenait dans des grands camions automobiles découverts. Ils étaient dans leur grand uniforme rouge avec leur bonnet à poil épatants. La foule leur a fait le grand succès et eux répondaient par des Hip ! Hip ! Hip ! Hurrah ! formidables.

J’ai commencé le régime de l’eau pure. Le vin n’est toujours pas arrivé, malgré la bonne promesse que m’a faite Gustave dernièrement. Je ne trouve pas cela désagréable et je bois certainement moins.

Nous allons commencer les conserves d’œufs frais ; les combinés Barral sont achetés et les vases de grès.

Robert continue de bien aller ; la cicatrisation de sa blessure s’accélère ; mais il doit toujours rester étendu. On le descend de temps en temps au jardin de l’hôtel. Il a reçu ta lettre et a été bien content d’avoir de tes nouvelles directes.

Comme grâce à toi nous avons passé nos vacances de la Pentecôte à Paris, je suis allé le voir lundi et suis resté auprès de lui de 2 heures moins le quart à 4 heures, ses parents étaient, eux, allés à Poissy passer la journée.

Nous dînons ce soir à Neuilly. Grand’mère Leroy est en ce moment assez bien ; quand à grand’mère Prieur, elle était très bien mardi.

Ne nous laisse pas trop longtemps sans nouvelles.

Tout la famille se joint à moi pour t’embrasser de cœur.

Ton papa qui t’aime bien.

A. Prieur

Lettre du 3 juin 1917, père à Jacques

Dans la lettre il est question de

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Le 2 juin 1917

jacques-sourir-colorie Jacques à Bourg-Lastic

Le 2 juin 1917

 

Mon cher papa

On a accordé que des permissions de 24 heures qu’à ceux qui peuvent être là lundi matin, chose qui m’est impossible, en conséquence je n’ai pu en avoir. J’espère que nous resterons assez à Roanne pour pouvoir en avoir une et c’est de là encore le plus pratique.

Toute cette semaine nous avons été très occupés pour défricher un champ de bruyère dans lequel nous lançons des grenades et c’est pour en faciliter la recherche que nous défrichons.

J’ai bien reçu la lettre recommandée.

Au revoir mon cher papa. Je t’embrasse bien ainsi que Maman, Jean et les sœurs. Ton fils qui t’aime bien.

J. Prieur

Lettre du 2 juin 1917, Jacques à son père

toto

Elisabeth Elisabeth, une sœur de Jacques

Paris, le 2 juin 1917

 

Mon cher Jacques

Pas de lettre de toi. Nous espérons que c’est un signe de ta venue demain. Je pense que tu as bien reçu la lettre recommandée que je t’ai envoyée jeudi. Nous allons tous très bien. Ton ami Georges Landry est en permission et à Paris.

Nous t’embrassons tous de cœur.

Ta sœur qui t’aime bien

Elisabeth

J’espère bien que tu recevras cette lettre quand elle n’aura plus pour toi aucun intérêt.

Lettre du 2 juin 1917, Elisabeth à Jacques

Dans la lettre il est question de Georges Landry arbre Landry

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