Le 30 avril 1918

Jacques Jacques en macédoine

Le 30 avril 1918
(N°41 reçue 22-5-18)

toto
Mon cher papa
À part un peu d’eau hier soir, il fait beau et chaud mais enfin c’est supportable.
Les Bulgares ou les boches  qui sont devant nous sont assez calmes. Il est vrai que notre artillerie leur a fait de ces petits tirs comme ils ne savent pas en faire. Cela ne dure pas longtemps mais cela tombe bien et dru. L’autre jour, ils ont évacué la première ligne en se sauvant par-dessus les parapets, les hommes de garde de chez nous en ont été tellement épatés qu’ils n’ont pas tiré tout d’abord mais ils se sont vite repris.
Notre lieutenant est absent pour un jour ou deux encore et nous sommes restreints à la pièce. Nous sommes quatre tout compris, c’est peu. Il est vrai que l’on ne tire pas  beaucoup en ce moment. D’ailleurs je crois que nous aurons du renfort sous peu.
J’ai eu un peu de courrier. Colis no 15. Lettre no81 d’Elisabeth le 28 du 10 avril. Le 29, lettre no 83, 84 de toi et d’Elisabeth du 16 et 14 avril et une de grand-mère Prieur du 13 avril. J’ai reçu une autre carte de Germain qui était en route pour Marseille. Une de Flouquet, mon ancien chef de pièce qui est instructeur à Biklista et une de Carol, il m’écrivait à 3 étapes d’ici, tout heureux d’être sur la route qui mène en France.
Le sergent Philippe qui a remplacé Flouquet à la pièce et qui est parti en permission ira peut-être vous voir. Je compte que vous le recevrez bien. Il habite Grenoble mais travaillait à Paris comme monteur chez un bijoutier.
Pour les chemises cela ira très bien. Je voudrais une paire de fausses molletières comme celle que l’on m’a envoyée en décembre. Des épingles anglaises.
Je joins à ma lettre des clichés ils n’ont rien de merveilleux. Tu pourras m’en faire tirer. L’un est le portrait de Carol, l’autre le voilé un peu le mien.
Au revoir mon cher papa. Je t’embrasse bien ainsi que Maman, Jean et les sœurs. Ton fils qui t’aime bien.
J. Prieur
Impossible d’avoir l’Indépendant envoie-moi des journaux et mes camarades aiment bien voir la Baïonnette.

 Lettre du 30 avrill 1918, Jacques Prieur à son pére

Album de Jacques:

Documents

Sommaire

Prochaine entrée le 4 mai

Le 26 avril 1918

Jacques Jacques en Macédoine

Le 26 avril 1918
(N°40 reçue 15-5-18)

toto
Mon cher papa
Le beau temps est revenu et on a l’envie de faire la sieste après le déjeuner car le soleil commence à être chaud.
Le lieutenant est venu hier, il m’a parlé de je ne sais quel piton pour ne rien faire probablement.
Je ne compte plus passer caporal, il est arrivé des caporaux et sergents aussi il faudrait de forts départs.
Il y en a eu un avant-hier soir. Carol, le sergent et un camarade sont partis. Le caporal est venu et nous aurons d’ici peu un nouveau sergent. Je l’ai vu, il n’a pas l’air bien dégourdi.
Ce matin il est arrivé pas mal de colis, j’en avais trois no 94, 11 et 12. J’en attends encore pour bientôt. Les lettres no 82 de Marie-Louise. Je vois que Paris se vide. Quelle tête va faire Pierre avec le barda ! Enfin j’espère que la guerre sera finie avant.
La boîte de bois blanc, beaucoup en ont pour ranger leurs affaires dans les jeunes classes. Cela évite d’encombrer les musettes quant à ne rien emporter c’est un peu exagéré sans en avoir comme moi il y a une marge.
Nous avons mangé les pommes de terre ce matin, cela fait du bien et change un peu du riz que l’on mange avec force ainsi que du mouton en ce moment.
Je pense que Bertha ne tire plus et pas dans votre secteur. Les Parisiens s’en vont, ils ont bien de la veine. J’irais bien à Paris moi quitte à faire des plat-ventre sur le trottoir en cas où l’obus tomberait  trop près ou bien sauter dans une tranchée des travaux du gaz si il s’en trouve une à proximité.
Je joins à ma lettre des violettes cueillies en Serbie dans les parages de la position.
Au revoir mon cher papa. Je t’embrasse bien ainsi que Maman, Jean et les sœurs. Ton fils qui t’aime bien.
J. Prieur
PS que Jeanne ne croit pas que ce soit ses violettes, je les garde précieusement.

 Lettre du 26 avril 1918, Jacques Prieur à son père

Documents

 

Sommaire

Prochaine entrée 30 avril

Le 24 avril 1918

Jacques Jacques en Macédoine

24 avril 1918
(N°39 reçue 19-5-18)

toto
Mon cher papa
Si je ne t’ai pas écrit depuis le 18, c’est que je n’ai pas pu. Sur un piton sans rien, installé chez les crapouilloteurs sous la pluie, car les galeries gouttaient, les pieds dans la boue. Nous sommes redescendus à notre position ce matin complètement éreintés. Il était 4h du matin quand je me suis couché. Je me suis levé à 9h puis je me recouchai à 11h 30 pour faire la sieste, le soleil étant chaud ici (quel contraste avec le piton). Je ne me suis réveillé qu’à cinq heures ce soir  pour la soupe et c’est après cette dernière que je t’écris.
Le secteur s’est agité ces temps derniers. Il y a des coups de main tant par les Français que par les Bulgares. L’artillerie donne pas mal, d’ailleurs il n’y a pas qu’ici, on l’entend un peu partout à droite ou à gauche. D’ailleurs c’est l’époque !
Le courrier marche assez mal surtout les colis. J’ai reçu ces jours derniers les colis no8 journaux le 19, les lettres 79 le 25 du 4 avril de toi. La lettre du 7 avril de maman que je suppose être le numéro 80. Une de Jeanne du 4 où elle me souhaite mon anniversaire (il a été beau) et la fête d’un de mes noms, aussi c’est ce matin-là que nous avons fait un coup de main. Et une lettre de grand-mère Leroy. J’ai reçu tout cela le 23 avril.
J’espère pour demain une brouette de colis et aussi de vos nouvelles.
Merci pour le Times mais j’en ai lu très peu car la flotte l’a mis en un état piteux et il n’a pas tardé à se déchirer. Je le regrette surtout pour la carte mais on n’est pas à la guerre pour lire.
Les nouvelles de la Grande Offensive sont assez bonnes, on dit qu’elle est de nouveau enrayée.
On m’a annoncé (tuyau) une nouvelle offensive avec 3 millions d’hommes, le chiffre a l’air  un peu gros surtout après 2 échecs. Il est vrai qu’un zéro de plus ou de moins cela ne fait pas grand-chose.
Au revoir mon cher papa. Je t’embrasse bien ainsi que Maman, Jean et les sœurs. Ton fils qui t’aime bien.
J. Prieur

 Lettre du 24 avril 1918, de Jacques Prieur à son père

Documents

Sommaire

Prochaine entrée 26 avril

Le 18 avril 1918

Jacques Jacques en Macédoine

Le 18 avril 1918
(N°38 reçue 10-5-18)

toto
Mon cher papa
J’ai reçu du papier à lettre et je m’empresse de t’écrire. Je n’ai pas eu une minute à moi depuis ce matin. Étant descendu à l’échelon prendre une douche, le lieutenant m’a emmené sur le piton. Je m’y suis promené toute l’après-midi et je remonte cette nuit avec toute la pièce. Pas à la même place que la dernière fois mais ça y est encore plus moche, enfin ce ne sera que pour quelques jours.
J’ai reçu ces jours-ci ou mieux le 15, les lettres 76, 77 et probablement 78 du 29, 30 mars et 2 avril d’Elisabeth, Marie-Louise et Jean  et  la carte collective du 1er avril. Remercies-en  tous les signataires car je ne sais quand je pourrais leur écrire.
Comme colis le 15, no 10, journaux et ce matin no 6, 7, 9. Remercie grand-mère Leroy pour les asperges.
Le temps a été assez beau ces jours-ci à part quelques averses qui ont duré peu de temps.
Les nouvelles de France que j’ai pu avoir semblent assez bonnes. Les boches sont arrêtés. La prise d’Amiens me semble être un canard. Il est vrai que l’on nous a dit un jour qu’ils étaient à Meaux.
Au revoir mon cher papa. Je t’embrasse bien ainsi que Maman, Jean et les sœurs. Ton fils qui t’aime bien.
J. Prieur

Lettre du 18 avril 1918, Jacques Prieur à son père

Documents

Sommaire

Prochaine entrée le 24 avril

Le 13 avril 1918

Jacques Jacques en Macèdoine

Le 13 avril 1918
(N°37 reçue 1-5-18)

toto
Mon cher papa
Je n’ai pas reçu de lettre depuis le 10 mais par contre j’ai eu quatre colis n°100. 1, 2 reçus le 11 et ce matin n° 4 et 5.
Je vois que tu n’as pas attendu de savoir si j’avais reçu mes bretelles pour m’en expédier une 2e paire.
Le soleil commence à devenir chaud car depuis trois jours le temps est superbe quoi que chargé de nuages pour l’instant. J’espère qu’ils se dissiperont sans nous  mouiller.
Ici les tuyaux continuent à courir. On nous a annoncé par tuyaux la prise d’Amiens par les boches mais n’ayant pu avoir confirmation officielle, Je n’attache rien de vrai à ce bruit. Depuis cinq jours nous n’avons pas eu l’Indépendant. J’espère demain, comme cela je serai fixé. On parle d’un départ prochain de rapatriés, 18 mois d’Orient ils méritent bien 45 jours de Perm. Il est probable qu’il y aura pas mal de départs à la pièce, le nouveau sergent serait peut-être du nombre car il a plus de 18 mois en plusieurs fois. Cela me plairait assez car il ne vaut pas Flouquet. Il a peur de tirer et il finira par nous faire avoir des embêtements, corvée de ceci ou de cela, pour une compagnie ou pour une autre. Heureusement nous ne nous laissons pas faire et tirons sans rien lui dire. Bref on fait comme s’il n’était pas là, il ne s’en fâche d’ailleurs nullement et mène  sa petite vie bien tranquille. D’ailleurs tout le monde sait qu’il n’y connaît rien.
Le lieutenant n’est toujours pas venu, chaque jour je m’attends à le voir venir et le soir arrive sans qu’on ne l’ait  vu.
Personne ici ne touche plus, depuis le 1er mars, l’indemnité de combat. Cependant nous sommes en ligne et les Fritz ont même tenté un coup de mains, il y a quelque temps. Ils ont laissé des plumes, de notre côté il y a eu des pertes très légères causées par les «  » bombe de 80 kg. 6 ou 7 hommes blessés, à ce que j’ai entendu dire.
Pour ma part, je n’ai pas été engagé dans cette affaire. C’est notre 3e alerte depuis que je suis dans ce secteur.
Pour ce qui est de l’indemnité de combat, ils nous ont joué le tour. Ils nous l’ont supprimée pendant les 13 jours de novembre où nous étions en ligne. Cependant on l’avait touché pour les neuf précédents. Autre bizarrerie nous l’avons touchée pour les trois jours de marche de janvier alors que nous nous rendions ici pour relever les Russes.
Au revoir mon cher papa. Je t’embrasse bien ainsi que Maman, Jean et les sœurs. Ton fils qui t’aime bien.
J. Prieur
C’est ma dernière enveloppe, elle est sale mais je n’y peux rien.

 Lettre du 13 avril 1918, Jacques Prieur à son père

Documents

Sommaire

Prochaine entrée le 18 avril

 

Le 10 avril 1918

Jacques Jacques en Macédoine

Le 10 avril 1918
(N°36 reçue 1-5-18)

toto
Mon cher papa
J’ai reçu assez de courrier et entre autres le colis par la gare 82 le 7, je te l’ai peut-être dit. J’ai également eu le 99 et une boîte de cirage de Monsieur Landry le 8. Comme lettres no 72, 74 le 8 avril du 24 et 26 mars la première de Madeleine la deuxième de toi et ce matin n°73, 75 du 25 et 28 mars de Jean. En même temps qu’une lettre du 26 de Voltz, m’apprenant son départ pour Marseille le soir même.
À propos du courrier, on m’a fait signer un papier comme quoi je n’avais pas reçu le colis du 5/12/17 contenant chocolat etc. Il y a une huitaine de cela. Je te le dis à cause de la réclamation que tu as dû faire.
Je pense que Fritz ne se sera pas vengé de son échec en rebombardant Paris avec sa pièce de 240 mm car tu as beau dire j’aime autant  ne pas les voir éclater, de mêmes que leurs bombes d’avion. Leur 77 me suffit, d’ailleurs ici il y a du 130 mais ils en envoient  peu sur les lignes où  j’ai l’occasion d’aller. Il est vrai que sur ces pitons sans boyau quand il en tombe un en haut, les éclats suivent la pente et gare à vous, il n’y a qu’à se coucher.
Notre coin est assez tranquille et nous possédons de bons abris et des boyaux pour les relier entre eux. Voltz a dû vous en causer. Je n’ai pas vu l’Indépendant d’aujourd’hui mais sur celui d’hier on avait repris un peu de terrain. J’ai vu que l’on avait arrêté Rappoport, encore un coup pour les minoritaires.
Je n’ai pas revu le lieutenant depuis que je t’écris aussi je ne sais rien quant à ma nomination. Je n’en parle donc pas.

Le temps a été superbe hier mais aujourd’hui il pleut de temps en temps, c’est de saison. Mais gare fin avril c’est alors qu’il va commencer à faire bien chaud. Ce matin je suis monté sur un piton, il y faisait bougrement froid.
Au revoir mon cher papa. Je t’embrasse bien ainsi que Maman, Jean et les sœurs. Ton fils qui t’aime bien.
J. Prieur
PS ma montre est partie.

 Lettre du 10 avril 1918, Jacques Prieur à son père

Dans la lettre il est question de monsieur Landry arbre Landry et de Voltz un camarade de Jacques

Documents

Sommaire

Prochaine entrée 13 avril

Le 7 avril 1918

Jacques Jacques en Macédioine

Le 7 avril 1918
(N°35 Reçu 24-4-18)

toto
Mon cher papa
Ma dernière lettre aura peut être paru un peu décousue mais c’est de la faute au service. Nous sommes maintenant complètement réinstallés à notre ancienne position et avons déjà fait taire les boches ou autres qui se trouvent en face de nous. Le temps est magnifique et le secteur assez calme depuis deux ou trois jours, pour combien de temps je n’en sais rien.
J’ai reçu ces jours-ci les colis 98 le 6 et 82 ce matin. Je suis donc complet pour les colis, excepté ceux signalés numéro 21 et 53 je crois. Il me manque aussi le 94 qui est par la gare, je l’attends pour le 15.
Comme lettres j’ai reçu le n°69 de Marie-Louise du 15 mars le 5 et ce matin ta lettre no71 du 20. Je suis au complet sur ce sujet. J’ai même la lettre no 50, je l’ai vérifié.
Je joindrai à ma lettre une liste.
Ici on nous a donné l’ordre de ramasser toutes les boîtes de fer blanc pour les faire porter à l’arrière. Je ne sais ce qu’ils veulent en faire, s’en resservir peut-être mais elles sont toutes rouillées. On m’a envoyé du cirage ce n’est pas la peine, je ne me cire jamais.
Pour les conserves tout ce que l’on m’envoie et que je ne signale pas pour plus que l’on m’en envoie est bon. On peut donc m’en réexpédier. L’idée des légumes est excellente.
J’ai fait des photos ces jours-ci je vous en enverrai prochainement désirant en tirer pour les camarades.
Le lieutenant m’a demandé le 5 si je ne voyais aucun inconvénient à ce qu’il me propose pour passer caporal, je lui ai répondu que non. Il m’avait dit en même temps que je changerais de pièces. J’irai à la deuxième faire fonction de chef de pièce, le sergent devant s’en aller. Il est même parti et j’attends les ordres. Toutefois il m’a dit qu’il envoyait un autre caporal. N’en parle toujours pas, il sera temps quand je serai nommé car on ne sait jamais.
Merci pour le Times, j’espère que tu m’en enverras. Quant à l’offensive, l’Indépendant nous apprend qu’elle est finie tout à fait. On s’attend à la voir reprendre.
Les boches sont vraiment culottés d’oser demander 4000 Fr. d’indemnités pour les dommages faits à l’ambassade de Paris par leurs Gotha.
Au revoir mon cher papa. Je t’embrasse bien ainsi que Maman, Jean et les sœurs. Ton fils qui t’aime bien.
J. Prieur

 Lettre du 7 avril 1918, Jacques Prieur à son père

 Liste des lettres et colis, mars 1918

Documents

Sommaire

Prochaine entrée le 10 avril

Le 3 avril 1918

Jacques Jacques en Macédoine

Le 3 avril 1918
(N°34 reçue 22-4-18)

toto
Mon cher papa
J’ai reçu ce matin 4 colis numéro 90, 93, 95, 96 il me manque donc le 92 et le 94 que j’espère recevoir d’ici peu. J’attends également le colis par la gare du 25 février no82 qui commence à avoir un retard assez inquiétant mais il se peut que je le reçoive encore car il y a eu peu de courrier tous ces jours-ci.
Si tu vois la tante Girbe ces jours-ci, remercie-la pour moi. Je lui écrirai prochainement.
Je reprends ma lettre interrompue par la venue du lieutenant, car quoiqu’il y a un sergent je fais toujours fonction de chef de pièce, le sergent n’y connaissant rien.
Cette situation est embêtante car je commande tout en étant commandé par la personne à qui je commande.
Le lieutenant nous a fait quitter ce piton pour retourner à notre ancienne position. C’est de là que j’achève ma lettre en attendant 2 de nos mulets. Il est 10 heures du soir passé. Il pleut et la nuit est très noire.
Tu diras à la personne qui a composé le colis 93 que le papier à lettre permet d’écrire mais qu’il faut des enveloppes pour mettre les lettres au secteur. Il n’y avait pas de papier à cigarette heureusement que l’on en touche en ce moment.
L’offensive allemande semble enrayée tant mieux. Hier courait un bruit que j’aurais bien voulu officiel, 100 000 prisonniers, les boches repoussés à leur ancienne position. Je n’y ai d’ailleurs pas ajouté foi.
Il me semble que dans ma dernière lettre je t’ai demandé une gourde de peau de bouc de 2L pour remplacer la mienne.
Je reprends ma lettre, les mulets étant arrivés, il a fallu les décharger puis nous avons cassé la croûte.
Je t’ai demandé une chemise il me faudrait aussi du fil noir car ici le fils solide est si rare que dès qu’il y en a toute la pièce tape dessus.
Au revoir mon cher papa. Je t’embrasse bien ainsi que Maman, Jean et les sœurs. Ton fils qui t’aime bien.
J. Prieur

 Lettre du 3 avril 1918.  Jacques Prieur à son père

Dans la lettre il est question de tante Girbe arbre Leroy (Marminia)

Documents

Sommaire

Prochaine entrée le 7 avril

Le 1er avril 1918

Jacques Jacques en Macédoine

Le 1er avril
(N°33 reçue 16-4-18)toto

Mon cher papa
C’était Pâques hier et ce ne fut pas très gai. D’abord pas de courrier, ensuite un ravitaillement médiocre et hier après-midi on m’a revacciné contre le choléra.
Nous avons eu des nouvelles sur ce qui se passe en France par l’Indépendant que nous n’avons pas toujours très régulièrement mais cela ne fait rien. Ce matin j’ai eu celui du 30 mars, j’apprends ainsi que les Français tiennent le coup ainsi que les Anglais et que par une contre-attaque on a repris 2 kilomètres sur 10 de large c’est un succès. J’espère que c’est la dernière grande bataille et que nous en sortirons victorieux.
Décidément partout où il y a un coup dur il faut que les Français y soient, c’est remarquable ce que nous pouvons faire après 3 ans et demi de lutte et à l’heure actuelle on peut être fier d’être Français. Les pitons ne sont pas drôles mais cela doit l’être encore moins dans l’Oise. Puissent nos pertes ne pas être trop fortes.
Les Russes ont l’air de vouloir se ressaisir si cela pouvait être vrai.
J’ai reçu ces jours-ci les colis 88 et 91, le 29 et 30 mars. Ce matin la lettre 70 du 18 mars Élisabeth. À ce sujet elle me parle d’une explosion à la Courneuve mais elle ne dit pas ce qui a causé cette explosion, des munitions, de l’essence?
Ici les permissions sont supprimées on ne fait plus que le rapatriement au bout de 18 mois d’Orient cela me met donc au 11 février 1919. Je ne compte donc guère être en France avant un an. Il est vrai que j’aurais alors 46 jours de perm d’ailleurs cette mesure peut être rapportée et la guerre sera peut-être finie d’ici là, espérons-le.
Je t’ai demandé, je crois, une chemise dans ma dernière lettre. J’en ai besoin car ici il est impossible d’en toucher.
Ma gourde en peau de bouc est percée aussi pourrais-tu m’en faire envoyer une ?
Le secteur postal m’a retourné ma montre, le colis est trop petit. Je vais le recommencer et te l’expédierai sous peu ou mieux au nom de maman.
Germain ne reviendra probablement pas, il a fait une demande pour l’aviation. Il m’a envoyé de quoi lire. Je regretterai certainement cet excellent camarade.
Les tuyaux courent toujours mais c’est au sujet d’ici, aussi il faudra bien que cela finisse par arriver.
Au revoir mon cher papa. Je t’embrasse bien ainsi que Maman, Jean et les sœurs. Ton fils qui t’aime bien.
J. Prieur

Lettre du 1er avril,  Jacques Prieur à son père

Documents

Sommaire

Prochaine entrée le 3 avril